Titien travailla pour Venise, pour l'empereur Charles-Quint, pour son fils Philippe II, pour le pape Paul III Farnèse, pour les seigneurs italiens, le duc de Mantoue, le duc de Ferrare, pour tous les grands de l'époque. On possède de lui des compositions religieuses et profanes, des portraits, des gravures, des dessins, des fresques, mais c'est surtout dans la peinture à l'huile que s'est affirmé son génie dont les principaux musées du monde conservent précieusement le témoignage. Celui du Prado est privilégié puisqu'il compte quelques-unes des plus belles toiles du maître vénitien. Dans cette oeuvre immense, les «nude», c'est-à-dire les tableaux de femmes nues, sont en assez grand nombre. C'est un thème que l'artiste a souvent repris, sans doute parce qu'il aimait à peindre la beauté féminine, sans doute aussi parce que tel était le goût de ceux qui lui passaient commande. La Renaissance marque en effet une égale prédilection pour les oeuvres d'inspiration religieuse et pour celles d'inspiration profane.