Le traitement des accessoires présente le même souci de correspondance. Dans
le tableau des Offices, la
tenture est à peine froissée au milieu,
nouée plutôt à la façon d'un muscle, et les plis du drap se succèdent
en un réseau serré, telle une suite de ligaments, chacun marqué d'une
arête définie. L'étoffe rouge du lit est faite d'un tissu uniforme
sur lequel court un motif décoratif qui évoque la sensation d'une matière
ferme et précieuse.
Dans la Vénus du Prado, les
accessoires changent d'aspect; la
tenture fait place à un rideau aux plis amples et lourds, le drap
blanc à une couverture somptueuse, vaste houle de velours qui
s'apaise dans le clapotis du drap; le tissu du lit, lui, a disparu.
Ainsi, dans chaque tableau, les accessoires varient et s'accordent
au type de la Vénus; dans le premier, ils mettent l'accent sur une
structure plastique; dans le second, sur une structure musicale,
comme si les objets eux-mêmes étaient à leur ressemblance. C'est
pour la même raison que, dans le tableau du Prado, le coussin et
le drap présentent, eux aussi, des plis longs et larges qui
prolongent le
corps de la Vénus aux deux extrémités, tout
comme le rideau et la couverture le prolongent de part et
d'autre. Il n'est pas jusqu'aux tuyaux de
l'orgue, aux arbres et
à la manche du cavalier, qui ne contribuent à
l'harmonisation générale.