JACQUES-EDOUARD BERGER FOUNDATION: À la rencontre des Trésors d'Art du Monde
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- Vâhana : animal symbole,
véhicule (monture) du Dieu. Les représentations des divinités sont
fréquemment associées à un animal (presque toujours le même)
qui les accompagne et/ou qu'elles chevauchent. Certaines sont bien connues, hormis
le rat (souvent on dit la souris, c'est plus sympathique, probablement) de Ganesh;
par exemple l'oie ou
hamsa de Brahmâ, l'aigle blanc à tête humaine
Garuda de Vishnu, le paon
appelé Paravânî de
Skanda, le lion (parfois
un tigre) dénommé Manashtâla de
Durgâ, le taureau nommé
Nandi ou parfois Vrishaba de
Shiva, le chien de Bhairav, les deux éléphants de Gaja-
Lakshmî,
l'éléphant blanc céleste à quatre défenses ou
Airâvata de Indra, le
buffle de Yama, la tortue de
Yamuna, le makara ou monstre
ressemblant au crocodile de
Gangâ, le bélier d'
Agni, le crocodile de
Varuna, le cygne de
Sarasvatî, le cheval de Kubera, le daim de
Vâyu, le lion noir de Rahu, le
vautour des Planètes Ketu et
Shani, etc. Le sens symbolique
à accorder aux vâhana est assez obscur et fait davantage l'objet de
spéculations que de certitudes; peut-être s'agit-il de fusions entre des
divinités védiques (non-autochtones) avec des divinités
totémiques dravidiennes autochtones...
- Vajra : "diamant-foudre"; instrument de bronze dans le culte du bouddhisme du Tibet, en forme
de court bâton, caractérisé par ses extrémités à plusieurs pointes réunies. Le vajra
symbolise la stabilité et le caractère indestructible de l'esprit, lorsqu'il est
fermement établi dans la vacuité (sunyata)
- Vâmana : ou le Nain. Sous la forme
inattendue d'un nain, cet avatâra de Vishnu se présenta à la cour du
roi Bali. Celui-ci était en fait un démon qui faisait subir son joug à
toutes les crétures existantes. Vishnu-Vamâna demanda au roi de lui céder
un peu de terre, ce qu'il pourrait parcourir en trois pas. Le roi trouva la prétention
insignifiante et donna son accord. Alors, Vishnu-Vamâna grandit
démesurément, prenant ainsi sa forme de
Trivikrama : d'un pas, il
enjamba les Mondes crées, d'un second pas il
franchit les Enfers, et du troisième il engloba les Cieux. Le roi Bali, reconnaissant
le Seigneur Suprême, se prosterna
- Varada mudra : geste qui accorde
les dons (les faveurs) du dieu. La main droite est paume ouverte vers l'avant, doigts
pointés vers le bas
- Varâha : Sous la forme d'un
sanglier, cet avatâra de Vishnu sauva la Terre qui avait été enfouie dans les
profondeurs de l'Océan par le démon Hyranyâksha
- Varna : (=caste). Littéralement
varna a le sens de catégorie. Initialement, furent définies quatre varna :
les Brahmanes (prêtres, détenteurs
du pouvoir spirituel), les Kshatriya (guerriers, nobles, détenteurs du pouvoir
temporel), les Vaishya (commerçants,
adonnés au secteur productif), et les Sudra (travailleurs, agriculteurs), les plus
nombreux. Le principe des castes est indissociable de la notion du
karma. Par la suite, naquit
l'idée des hors-castes (intouchables) pour les gens dont le
métier est considéré comme particulièrement impur
(métiers du cuir, nettoyage, etc.). Les
quatre grandes castes initiales se sont subdivisées en une multitude de
sous-castes. La notion (et surtout les
conséquences sociales) des castes a toujours paru particulièrement
injuste aux occidentaux, par le clivage et les
fortes inégalités qu'elle entraîne, ainsi que par les blocages
structurels. Les Indiens, surtout ceux des castes
supérieures, évidemment, sont moins catégoriques. La caste
développe, en effet, de fortes
synergies d'entraide entre ses membres. En tout état de cause, la
société moderne tend progressivement
à atténuer les aspects les plus choquants du système, surtout
en milieu urbain
- Varuna : divinité védique,
considérée comme l'
Asura la plus importante. Varuna
est Roi des Eaux marines et océanes, ainsi que des Eléments, et père de
la déesse Lakshmî. En tant
que Dikpala, il est le
régent de l'ouest de l'Univers. On le représente accompagné ou
monté sur un makara
- Vasana : désirs de s'exprimer,
de se manifester, inhérent à toute forme de vie; si les conditions
extérieures ne s'y prêtent pas, les vasana restent à l'état
latent
- Vâyu : Divinité védique
du Vent, serviteur du Roi des dieux,
Indra. Il porte la parole (Vak).
Il est le père de Garuda,
le véhicule de Vishnu. En tant que Dikpala
, Vâyu est le régent du nord-ouest de l'Univers et
on le représente accompagné d'un daim (ou antilope). Il tient un étendard.
- Veda : littéralement, Veda signifie "Ce qui a été vu", vu ou plutôt directement
perçu par l'intuition supérieure des Rishis, les sages visionnaires de l'antiquité.
Ce corpus de textes religieux est considéré comme "révélé" par les Dieux. Initialement, ces
textes furent transmis de maître en maître oralement, avant d'être consignés par écrit
quelques siècles seulement avant notre ère, probablement.
La tradition dit que les Veda expriment les lois même de la Création : c'est d'ailleurs
Brahmâ qui a créé l'univers en récitant les quatre Veda par ses quatre bouches.
Du plus ancien au plus récent, les quatre Veda sont :
le Rig Veda, le plus important, avec ses 1017 hymnes dont plus de
la moitié sont adressés à Indra et Agni; le
Yajur Veda, qui décrit les rites sacrés et, en particulier, les sacrifices
rituels; le Sâma Veda, consacré aux chants religieux, et enfin l'Atharva
Veda, traitant de prières et de formules magiques
- Vedanta : Ethymologiquement, Vedanta
signifie "fin des Veda". Le Vedanta est l'un des six courants de pensée
(darshana) reconnaissant
l'autorité des Veda.
Le Vedanta traite essentiellement de l'identité fondamentale du
Brahman et de
l'Atman. Le Vedanta ne constitue
cependant pas une pensée unique. Le Maître le plus connu reste
Shankârâcharya
qui exposa la doctrine de l'Advaita
Vedanta. Mais divers auteurs expriment des points de vue autres :
Râmânuja défend l'idée de trois entités
distinctes (le Brahman, les entités individuelles et le monde matériel), c'est le
Vishishtâdvaita ou monisme différencié. Madhva est tout à
fait dualiste (dvaita), retrouvant plus ou moins les principes du
Sâmkhya où le
Jîva (le principe individuel, l'âme, si l'on veut) est irréductiblement
séparé de la Création (Prakriti), etc.
- Venugopâla : forme de
Krishna (avatâra de Vishnu), en tant que divin vacher jouant de la flûte pour
charmer les bergères de Vrindâvan, son village natal
- Vihâra : Monastère
bouddhique. On en voit de nombreuses ruines sur des sites très anciens comme
Ajanta et Ellora (Maharashtra), Sanchi (Madhya Pradesh), Udayagiri (Orissa), Sarnath
(Uttar Pradesh), etc.
- Vijayanagar : Après le
repli des envahisseurs musulmans, qui avaient ébranlé la plupart des
royaumes du sud de l'Inde (1311, 1326), le royaume de Vijayanagar fut fondé
en 1336. Sa capitale fut Hampi (Karnataka), au centre du Dekkan. Il étendit
cependant son influence au Tamil Nadu. Très prospère, le royaume de
Vijayanagar amplifia ses relations commerciales avec des pays étrangers
jusqu'en Extrême Orient et en Europe, à partir des ports de la
côte ouest. Il guerroya sans relâche contre le royaume musulman des
Bahmani au nord.
Lourdement défaits en 1565, sous l'attaque d'une coalition musulmane,
à la bataille de Tilakota, les Vijayanagar durent également se retirer
du Tamil Nadu où ils cédèrent la place aux
Nayak. Les uns
et les autres durent finalement se soumettre à l'empire Moghol qui,
à l'exception de l'extrême sud de la péninsule, étendit
sa puissance sur tout le pays à la fin du 17ème siècle
- Vimâna : en Inde du sud, le
vimâna est la tour qui surmonte le sanctuaire des temples (Cf.
shikhara)
- Vînâ : instrument de musique
à sept cordes métalliques, comportant deux caisses de résonance et un
long manche. La vînâ est l'attribut caractéristique de la
déesse Sarasvatî, Shakti de Brahmâ. Une forme de Ganesh, Ucchista
Ganapati, porte également la vînâ
- Vinâyaka : "Grand Chef"; titre donné à plusieurs dieux qui ont le pouvoir d'écarter les
difficultés, comme
Garuda, mais surtout Ganesh. Pour
la mythologie bouddhiste ancienne, Vinâyaka est un démon qui crée des obstacles pour
éloigner le pratiquant du chemin de la délivrance (Nirvana). En fait, ce sens
ancien a évolué et Ganesh est devenu pour les bouddhistes l'un des protecteurs
du dharma : par sa puissante
présence au seuil des temples, il écarte les esprits malfaisants, aidant
les fidèles dans leurs prières, tout comme les divinités terribles
- Vishnu (prononcé Vishnou) :
l'un des trois grands Dieux de la
Trimûrti; Vishnu est le
principe de Conservation : c'est la force par laquelle se maintient l'univers. L'importance
de Vishnu est considérable. En effet, ses
avatâra successifs, dont les
plus connus sont Rama et Krishna, figurent parmi les mythes fondateurs les plus forts de
l'hindouisme populaire. Leur culte dévotionnel est ce que l'on appelle la
bhakti, amour illimité du
fidèle pour le divin. L'iconographie de
Vishnu est relativement complexe, mais les images du dieu présentent
généralement les mains tenant la conque et la roue (chakra)
- Vyâsa : Sage mythique, dont
l'existence historique est cependant probable; il est crédité de la
rédaction de nombreux textes sacrés et en particulier de
l'épopée du
Mahâbhârata
qu'il dicta à Ganesh