JACQUES-EDOUARD BERGER FOUNDATION: À la rencontre des Trésors d'Art du Monde
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- Sâmkhya : L'un des six
systèmes philosophiques orthodoxes (c'est à dire conforme aux enseignements
fondamentaux des Veda) de l'hindouisme,
certainement le plus ancien, puisqu'il daterait de l'époque du
Bouddha. Le Sâmkhya
est athéiste ; il enseigne que le monde est composé de deux entités :
la Conscience (Purusha) de nature passive (inactive), et la matière
(Prakriti) de nature dynamique. La rencontre de ces deux entités produit le monde phénoménal.
Prakriti se caractérise par ses modalités d'être :
rajas,
tamas,
sattwa
- Samsâra : le monde tel que
représenté dans l'hindouisme et le boudhisme comme un ensemble
fluctuant de phénomènes impermanents. Son sens le plus habituel désigne le cycle interminable
des naissances, vies, morts et renaissances que les êtres doivent expérimenter, en
fonction des
karma qu'ils ont accumulés.
- Sanskrit (ou sanscrit) : Langue d'origine
indo-européenne ayant évolué de façon savante pour exprimer les
idées complexes nécessitées par la philosophie, la religion et la
métaphysique des textes sacrés anciens
(Veda,
Upanishad, etc.).
- Saptamâtrikâ :
Les Sept Mères (
mâtrikâ) portent les noms suivants : Brâhmî, Mâheshvarî,
Kaumârî,Vaisnavi, Vârâhî, Indranî, Châmundâ
- Sarasvatî : déesse
des lettres et des arts. Sous sa forme voisine de Vak Devi, Sarasvatî est la
déesse de la parole. Elle est la
Shakti de
Brahmâ. Elle est
généralement représentée comme une belle jeune femme assise,
tenant un mâlâ, un
livre et jouant de la vînâ.
La Sarasvatî est également une rivière, mythique pour certains, ayant
réellement existé à des époques anciennes, associée au
Gange et à la Yamunâ.
- Sat-Chit-Ananda : terme
sanscrit désignant l'état de création de l'univers comme substrat
de l'existence (Sat), de la Conscience (Chit) et de l'Expérience ineffable (Ananda).
Pour Shankarâchârya
, ce concept est similaire
à celui de Brahman
.
- Sattwa : l'un des trois
Guna. Pour Shri Aurobindo, sattwa
est "le mode de la lumière", "la force d'équilibre qui se traduit qualitativement par le
bien, l'harmonie, le bonheur et la lumière"
- Serpentine : pierre tendre de
couleur vert olive sombre servant à la confection de statuettes en Orissa; les
commerçants désignent aussi sous ce nom une pierre dure de couleur jaune clair,
utilisée dans la sculpture de petites statuettes souvent peintes
- Shakti : contrepartie "féminine"
d'un Dieu (sa parèdre), en fait son pouvoir de création, son énergie
personnifiée, sans laquelle il ne peut agir. Les Shakti les plus importantes sont
celles de Brahmâ (Sarasvatî), Vishnu (Lakshmî) et Shiva
(Pârvatî). Mais elles portent de multiples
noms, selon leurs qualifications : bienveillantes (Pârvatî, Umâ), ou
terribles (Durgâ, Kâlî)... Le rapport avec la Déesse-Mère
des civilisations méditerranéennes est
évident. Le culte de la Shakti est très répandu en Inde et ses temples
fréquentés par d'innombrables pélerins
- Shakti Pîtha : l'un des
nombreux (plusieurs dizaines, leur nombre varie selon les sources) lieux sacrés
où le corps démembré de la déesse Satî, la première
épouse de Shiva, retomba sur
Terre
- Shala : temple monolithique se
présentant comme un hall s'ouvrant par un portique, avec une toiture en forme de
carène de navire; cette forme se trouve en particulier à Mahabalipuram
- Shani : Saturne, l'une des neuf
Planètes divinisées sous le nom des
Navagraha; Shani porte un
trident, un arc et une lance; il est le fils du Soleil (Surya). Le culte des
Planètes est présent dans tous les temples au Tamil Nadu où il a une
grande importance quotidienne et populaire. Neuf circumbulations autour des socles
où se tiennent les statues des Planètes sont requis, ainsi que
l'offrande de neuf flammes
- Shankha : conque marine,
généralement présentée comme un attribut de Vishnu
- Shankarâchârya :
mystique du 8ème siècle, né au Kerala dans une famille de brahmanes
Nambutiri. Doué d'une
pensée d'une dimension sans égale, il approfondit et propagea la
doctrine "advaita" du Vedanta.
Advaita signifiant "Un sans second", cette vision (
darshana) de la Nature de la
Réalité Ultime, s'appuie sur le concept de
Maya, pouvoir d'Illusion qui
déforme la Réalité. Shankarâchârya voyagea de par
tout le pays, fonda de nombreux monastères, ainsi que les ordres monastiques
majeurs, et fut l'auteur d'ouvrages fondamentaux qui ont fait l'objet de multiples
exégèses et commentaires
- Shastra : terme désignant
les textes non religieux, bien que rédigés en sanscrit, et traitant
de philosophie
- Shekavatî : région de l'est
du Râjasthân (nord-ouest de Jaipur), célèbre par ses
haveli, maisons
décorées ayant appartenu au 19 ème siècle, et au début du
20 ème, à des hobereaux et des grands bourgeois; l'agglomération
principale de cette région est Mandawa
- Shesha : serpent céleste sur le
corps lové duquel Vishnu repose endormi entre deux périodes de Manifestation. De
très belles statues illustrant ce mythe se trouvent à Bouddhanilkantha (Népal),
Mahabalipuram (Tamil Nadu), Badami (Karnataka, Vishnu assis et non couché), etc.
- Shikhara : tour pyramidale
aux arêtes curvilignes ou droites, surmontant le
garbhagriha du
temple (tour-sanctuaire) dans les temples du nord (style dit Nagara). Comparer avec
vimâna et
deul. Le
vimâna est une tour-sanctuaire en forme de pyramide surmontant un temple de type dravidien dans le sud de
l'Inde. Le deul est le nom local en Orissa du shikhara : construit sur un plan carré,
il possède alors des arêtes curvilignes
- Shivaite : (Shaiva), adorateur
de Shiva. Certains adorateurs de Shiva sont des saddhus
(ascètes)errants. Ils sont souvent nus, brandissent un trident, ont les cheveux
longs, quelquefois tressés (jata); ils se couvrent de cendres sacrificielles
(vibhuti). Plus communément, on reconnaît les Shaiva aux trois grands
traits horizontaux de cendres (ou de pâte de santal) en travers du front, le
tripundraka, que porte leur dieu. Ces traits représentent les trois
éléments du phonème OM
- Shiva : Shiva est le principe destructeur.
Mais il est aussi créateur, car le monde est un cycle perpétuel de
création-destruction. Shiva assume plusieurs fonctions : Shiva, c'est l'ascète
parfait, auquel se réfèrent tous les renonçants. Shiva, c'est la puissance
de procréation adorée en tous lieux sous sa forme symbolique de
lingam. Enfin Shiva, sous sa forme de
Shiva Nâtarâja ,
est le divin danseur qui, par son mouvement, crée et détruit les mondes
- Shiva Nâtarâja :
Shiva sous la forme du Roi (Râja) de la danse cosmique. Sa danse d'un dynamisme total
s'inscrit dans un halo de flammes (prabhamandala). Son pied gauche est levé. Dans sa
main droite, il tient un damaru, petit tambour à deux faces, avec lequel il rythme
la destruction des mondes. Une autre main tient levée une flamme, symbole de la
Connaissance. Une autre, encore, fait le geste (
mudra) de l'"absence de crainte" (
abhaya),
cependant que la dernière est souplement tournée vers le pied levé.
Le pied au sol foule Apasmara, le Nain de l'Epilepsie, symbole de l'ignorance (avidya)
qui attache au Monde.
Le visage du Dieu est serein, et son regard intériorisé. Coiffé d'un
chignon (jata-mukuta) fermement
tressé, sa chevelure s'orne du croissant de lune. Les flots du Gange
(la déesse Gangâ
est quelquefois figurée dans la chevelure) s'écoulent de
chaque côté de la tête
- Shiva Natesha : synonyme de
Nâtarâja
- Shiva Tandava : Shiva sous la
forme de la Danse de la Destruction; la destruction est nécessaire pour que la
création puisse se produire dans la conception cosmogonique hindoue. Shiva est le
Dieu des yogî car, au plan microcosmique "humain", la destruction (de nos désirs et
attachements, etc.) est nécessaire pour renaître à des réalités
supérieures (Moksha, libération).
- Siddhi : pouvoir, réussite;
mais le terme est généralement pris dans un sens ésotérique
(par exemple, la pratique de certaines formes de Yoga développe des "pouvoirs")
- Skanda : fils de Shiva donc
frère de Ganesh, né, dit-on, directement d'une émission de
semence de son père (c'est à dire sans intervention
féminine - son nom signifie d'ailleurs "Jet de Sperme"). Egalement nommé
Kârtikeya ("Fils des
Pléiades" - le groupe d'étoiles), Subrahmânya ("Cher aux Brahmânes",
Inde du Sud), Kumâra ("L'Adolescent"), Murugan ("Le Garçon" en Inde du Sud), etc.; le
Mahâbhârata
mentionne 31 de ses noms
- Smarta : culte rituel des
Pañcha-Devata (Cinq Divinités, considérées comme les
principales)
- Stéatite : pierre tendre dite
pierre de savon (soap stone)
- Stûpa : monument
commémoratif typiquement bouddhiste, de forme hémisphérique, avec une
base carrée. Le stupa est plein, mais il contient, en principe, des reliques
sacrées. Sa partie sommitale comporte un nombre variable de parasols portés
par un mât. On trouve des stûpa importants au Sri Lankâ (où on les
nomme dagoba), au Népal (Swayambûnâth et Bodnâth près
de Kathmandu), en Indonésie à Java (Borobudur), et bien entendu en Inde (Sanchi,
Sarnath, Bodhgayâ)
- Sûrya : divinité du soleil;
on s'accorde à penser que Sûrya serait d'origine perse; il est
représenté fréquemment chaussé de bottes de cavalier. Il parcourt
le ciel sur son char tiré par sept chevaux, guidés par l'aurige Aruna. Le
célèbre temple de Konarak (Orissa) est dédié à Sûrya
- Sushumna : le plus important des Nadi,
qui véhicule l'énergie de vie (prana) purifiée. Chez l'homme qui
n'a pas régularisé, équilibré,
les énergies de
tamas et de
râjas qui circulent
respectivement par
Ida Nadi et
Pingala Nadi,
le canal de sushumna ne fonctionne pas
- Svastika : croix dont les
extrémités sont coudées vers la droite, la swastika est la
représentation figurée du char solaire. C'est un symbole
bénéfique remontant à la plus haute antiquité; elle est souvent
dessinée sur les murs extérieurs des maisons. Son utilisation
dévoyée sous forme de la croix gammée des nazis l'a rendue
impopulaire en Europe
- Svayambû-mûrti : "né de
lui-même", se dit de certaines statues particulièrement
vénérées, auxquelles on prête de grands pouvoirs;
généralement, ce sont des
lingam qui sont
svayambû-mûrti, mais on connait également les Ganesh svayambû-mûrti
- Svetâmbara : "Ceux qui
sont vêtus de blanc". Dans la religion
Jain, il y a deux
branches : les "svetâmbara", majoritaires, et les "dîgambara" ("Ceux qui sont
vêtus de ciel", c'est à dire qui sont
nus), qui suivent une voie particulièrement ascétique